Le Maitre Jedi s'assit, prit le temps de réfléchir aux derniers évènements qui s'étaient déroulés. Il ouvrit la boite en plastacier et en saisi sa précieuse cargaison, qu'il posa sur la table. L'holocron Sith, même éteint, rendait l'atmosphère pesante, sinistre. Le Maitre Jedi n'arrivait pas à le quitter des yeux. Il n'en avait jamais vu de semblable auparavant. Aussi, fut il à la fois surpris et soulagé, lorsqu'il réussi à l'activer en l'effleurant avec la Force. Manifestement, son créateur ne l'avait rendu unique que d'un point de vue esthétique et il fonctionnait comme n'importe quel holocron. Toutes ces pertes, tous ses morts, n'avaient donc pas été vains. L'image se matérialisa devant le Maitre Jedi, et le Sith, dont seules la silhouette et les mains apparaissaient, prit la parole :
"Alors c'est ainsi. C'est ainsi, comme mon Maître l'avait prédit que tout va s'achever... Et moi, comme mon Maitre l'avait prédit, je serai oublié. Mes enseignements perdus à jamais, jusqu'à la prochaine génération. Jusqu'au prochain cycle.
Mais ne puis-je procéder différemment ? Ais-je le droit de tout raconter ? (rire lourd, pesant, on croirait que le Sith est à l'agonie) Peut être devrais je te dire, avant même qui je suis, à toi, vassal ou maitre de la Force, qui j'ai été... Écoute attentivement, et comprends comment l'on devient le plus fidèle serviteur dont un Seigneur Sith puisse rêver. Écoute attentivement, vassal ou maitre de la Force, car qui que tu soit, voici mon histoire... "
Yelona 993, sur une planète aux alentours du système de Kashyyyk...
La peur, l'angoisse. Le noir. L'odeur de sueur, de la peur et même de la mort lui emplissaient les narines. Blotti tout contre sa mère, le jeune garçon savait que ce serait bientôt fini. Le vaisseau venait tout juste de se poser et coupait à présent ses moteurs. L'équipage de "marchands" allait alors, comme à son habitude, se désaltérer et se dégourdir les jambes à la cantina locale, tandis que le capitaine du "Sans Rancune" chercherai d'éventuels acheteurs pour sa "cargaison". C'est à se moment, alors qu'il était perdu dans ses pensées, que se produisit un événement qui terrifia le jeune garçon. Soudain, les trappes de la soutes s'ouvrirent lentement, dans un grincement lugubre et tous ses occupants furent alors assaillis par une vague d'air frais et de lumière. L'enfant attendit avec la plus grande vigilance. Il avait très vite apprit à se méfier des changements d'habitude et en temps normal, leurs geôliers les laissaient entassés plusieurs heures dans la soute après atterrissage.
Devant la grande trappe, en demi cercle, attendaient les esclavagistes, certains l'arme au point. Le dernier arrivant se tenait au milieu d'eux. C'était un Rodien, qui remplaçait le 2nd du vaisseau, ce dernier ayant été tué à la dernière halte, pour cause de mauvaise entente dans sa part des bénéfices. Le Rodien donna l'ordre à ses hommes de parquer tous les esclaves dans un coin de l'aire d'atterrissage et leur fit même apporter de l'eau.
Ces esclaves, transportés de planètes en planètes dans une soute à l'air nauséabond, n'étaient pas habitués à tant de considération. Certain commencèrent à murmurer que c'était mauvais signe. Toujours blottit contre sa mère l'enfant regarda autours de lui. Il avait passé tellement de temps enfermé dans cette satanée soute que la moindre nouvelle image était un émerveillement. Pendant que l'enfant se laissa aller à rêver, sa mère observa les plus robustes des esclaves décharger les cadavres de leurs compagnons d'infortune. Six de plus... On leur apporta à nouveau de l'eau et le Rodien insista pour que les esclaves se rendent le plus présentable possible. "Celui-ci est manifestement plus porté sur l'intellectuel que ses collègues", se dit la mère de l'enfant, qui avait réussi à se détendre suffisamment pour commencer un dessin dans le sable. Puis le retour du capitaine, avec sur sa traine une colonne d'acheteurs, comme d'habitude. Les esclavagistes aboyèrent des ordres, poussant les derniers, et bientôt, tous les esclaves se tinrent sur une ligne, en attente d'une nouvelle vie, pour le meilleur ou pour le pire. L'enfant, juste à coté de sa mère attendait en se donnant un air droit et sérieux, comme elle le lui avait toujours dit.
Parmi les acheteurs, un groupe d'Ugnaughts et de Skakoans s'arrêta devant la mère de l'enfant. Il discutèrent un moment avec le capitaine en regardant la mère et rirent. Le capitaine arracha le châle de la mère, un des Skakoans sourit, pausa sa main sur la joue de celle-ci, s'écarta en direction du capitaine et sortit un datapad. Les Ugnaughts lancèrent leurs regards sur la mère et sortirent également des datapads. S'ensuivit une discussion mouvementée entre les Ugnaughts et les Skakoans et le capitaine souriait de plus en plus. L'enfant ne comprit pas se qui était en train de se passer ni pourquoi sa mère était en train pleurer. Pendant ce temps, un groupe d'humains recouverts de longs manteaux bons marché s'était rapproché. L'un d'eux se rapprocha encore de la mère et la regarda longuement. Il ramassa le châle, le remit sur les épaules de la mère, se tourna vers le capitaine et ignorant purement et simplement les autres clients lui demanda en basic :
"Combien pour celle-ci ?
-Elle n'est plus à vendre ! Cracha un Skakoan.
-Les enchères montent vite, et je ne crois pas que ce soit dans tes moyens, mais j'ai d'autres esclaves moins chers. Continua le capitaine en jaugeant l'homme en manteau.
-C'est celle-ci que je veut ! Combien ?" Insista l'homme en manteau.
A ce moment, un des Skakoan fit mine de s'avancer vers l'humain. D'un seul mouvement, les humains positionnés autours du groupe se défirent de leurs manteaux, laissant apparaitre des armures en plastoïde et d'imposants blasters. A cette vue, le Skakoan se garda bien du moindre mouvement et regarda d'un air suppliant l'humain qui avait conservé son manteau.
"Du calme, je suis persuadé que nous allons trouver un terrain d'entente. Je paie en Peggats".
A ces mots tous les esclavagistes tournèrent leur tête vers cet étranger qui se vantait de pouvoir payer dans la monnaie des Hutts.
"Je te propose 500 Peggats, pour cette femme." Le chef des esclavagistes tourna de l'œil, pâlit et déglutit. Il ne pouvait même pas se permettre de négocier, c'en aurait été indécent. Ce fou lui proposait de lui acheter une esclave dix fois sa valeur !
La conversation ayant eu lieu en basic et à la vue de l'or, le jeune garçon, dans un élan de désespoir se jeta sur sa mère pour s'y accrocher de toute ses forces, dans un flots ininterrompu de sanglots et de pleurs. Tandis que l'esclavagiste le plus proche luttait tant bien que mal pour séparer l'enfant, pourtant jeune, de sa mère, un Nikto sortit en grommelant une chuka bothan. Il se stoppa net lorsque l'humain encore mantelé dégaina une vibro-épée qu'il logea sous son menton.
"200 Peggats pour l'enfant." Ce fut le Rodien qui conclut finalement la transaction, le capitaine n'ayant pas supporté le choc et s'étant évanoui.
Tandis qu'elle tournait le dos au "Sans Rancune" et marchait vers sa nouvelle vie, la mère essayait de rassembler ses esprits. Qui que soient ces gens, ils étaient somme toute relativement civilisés, et très fortunés. Bien qu'encore esclave, elle se laissa aller à espérer qu'enfin, le destin lui avait sourit. L'enfant quand à lui ne quittait plus des yeux le chef des hommes en manteaux. Cette voix, cette tenue et cette épée. Et il avait beaucoup d'argent. Il lui rappelait les héros dont parlaient les histoires. L'homme se tourna vers lui tandis qu'ils se dirigeaient tous vers un nouveau hangar. Il lui sourit et alors les portes s'ouvrirent sur un vaisseau comme l'enfant n'en avait jamais vu...
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