Un jour je ferai un holocron, voilà ce qu’il dira :
Je n’ai pas de nom. Pas encore. Je ne suis qu’apprentie. On m’appelle Arth’y Kadhan. Peu importe, le nom n’a aucun importance pour moi. Je suis né sur un caillou futile, Corellia, de parents idiots. Trop faibles pour devenir des Jedi, amourachés et abandonnant leur formation alors qu’ils n’étaient que des padawans. Trop faibles pour se cacher quand nécessaire. Trop faible pour protéger leur famille. Ils sont morts. Abandonnant les Jedi pour leur famille, ils ont finalement abandonné leur famille pour agir en Jedi. Et ma soeur et moi nous nous sommes retrouvées seules.
Ma soeur, Lumën. Elle a six ans de plus que moi. Elle a toujours été, plus présente que mes parents, prête à m’apprendre des choses, à me surveiller, à me réconforter, parfois même trop. Quand elle s’est rendue compte que nos parents ne reviendraient pas, elle a fait nos sacs, m’a pris par la main et nous sommes parties. Elle est devenue ma protectrice, nous avons appris à vivre dans la rue et à voler pour vivre. La force nous guidait sans qu’on la reconnaisse. Jusqu’au jour où nous avons rencontré une femme qui changea notre vie, une première fois.
Elle disait que nous avions du potentiel, que nous pouvions avoir mieux que ça, qu’en la suivant notre vie ne serait pas plus facile, mais qu’elle serait meilleure. Lumën avait ce qui me faisait défaut, ce contact humain qui la faisait rencontrer des gens. Nous l’avons suivi, orphelines et voleuses, nous pensions que rien ne pourrait nous arriver de pire, et j’aurais combattu jusqu’à mon dernier souffle pour ma soeur. Mais finalement la vie devint meilleure.
Nous avons été adoptés par les Kadhan, un couple de Mandaloriens durs et impitoyables. Nous n’avons jamais reçu ni cadeaux, ni tendresse, ni répit. En retour, nous avons apprit à nous battre comme des Mandos, à survivre avec rien, à voir et à entendre, à sentir, à viser, manier les armes, réfléchir, agir vite et bien, être silencieuses comme la nuit et rapide comme la foudre. Nous avons commencé des missions, d’abord ensemble, puis rapidement séparément. Et alors qu’elle se contentait de diplomatie et de maintien de la paix, je préférais les missions promettant de l’action et de la réflexion. Ce qui m’attirait, ce n’était ni la récompense, ni l’objectif, c’était le défi. J’adorais cette vie, je savourais ma supériorité sur les têtes que je chassais, j’adorais les voir couiner comme des rats womps quand ils étaient acculés. Mais encore une fois une rencontre changea nos vies.
Lumën trouva ce type, ce Jedi. Faux, menteur, faible. Mais beau parleur, il se croyait maitre de la force et la convainquit de devenir padawan. Par attachement pour elle, je l’ai suivi. Voilà comment j’ai vraiment découvert la force, chez les Jedi. Je les connais, je sais comment est fait le temple, quelles idéologies idiotes ils prônent, quelles barrières ils s’imposent. Je n’aimais pas ça, je regrettais les Mandos, ma liberté, mais je faisais des efforts pour elle. Jusqu’à un certain point.
Lumën était très proche d’un type, un padawan. Comme quoi les Jedi ont des règles que quand ça les arrange. Et ne dit on pas que le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre ? Je n’aimais pas ça non plus. C’était ma soeur, et elle n’était pas censée faire ça, du tout. De plus le temple m’ennuyait à mourir. On n’y apprenait rien, il y avait trop de monde, trop de camaraderie feinte. Un jour, en mission, je découvrit un homme étrange. Il était passionnant, intriguant et surtout il savait tout.
Toutes les réponses à ces questions que je posaient mais auxquelles les Jedi ne répondaient pas, il y répondait, il savait et disait tout ce que je pensais. Lumën me mit en garde, elle le trouvait dangereux. Je la mit en garde à mon tour devant son comportement irresponsable. Les Jedi n’étaient bon à rien, autant se tourner vers là où était la puissance et le savoir. Le ton est monté, nous avons eu la plus grosse dispute qu’on ai jamais eu. Nous nous sommes battues et je l’ai blessé. Son Jedi l’a sauvé in extremis. Comprenez, je n’ai jamais voulu tuer ma soeur, mais ce jour là ma colère était telle que je n’avais plus besoin de réfléchir, mes mouvements coulaient d’eux même. Après ce jour je ne l’ai plus jamais vu.
Je me suis présentée chez les Sith. C’est là qu’est ma place je le sais. Cet endroit est fait pour moi. Un jour je retrouverai Lumën, et elle se joindra à moi, ou elle mourra. C’est simple. J’aime ma soeur, je hais les faibles. Elle sera forte ou ne sera pas. Un jour j’aurai un nom, un jour je ferai un holocron, et telle sera mon histoire.