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 Jacen Bluegrave (N°63)

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MessageSujet: Jacen Bluegrave (N°63)   Jacen Bluegrave (N°63) EmptyMer 30 Juil 2008 - 20:34

(Il s'agit d'une petite mise à jour suite aux décisions du conseil d'administration concernant l'époque du JO.)
*NOTE : Ce qui suit est basé sur le roman Crosscurrent de Legacy, et ne constitue rien de plus qu'une biographie fictive, un peu ampoulée je dois avouer Very Happy. *
__________________________________________



Il n'y a pas grand chose à dire de mes exploits, ni de mes talents. La seule particularité que je pourrais revendiquer, c'est d'être le clone d'un Jedi. Chose possible, mais dont tous les sujets recensés à ce jour ont fini par sombrer dans la folie, moi excepté. Encore que, il y a des fois où l'on peut se poser la question...
Je suis censé être celui de Jacen Solo, le fils de Han Solo et de Leïa Organa Skywalker. Apparemment, je récupère des souvenirs de ce chevalier Jedi au fur et à mesure que je vieillis. Je n'ai jamais vraiment réussi à expliquer le phénomène, mais je pense qu'il s'agit d'une sorte de mémoire génétique. J'essaie de prévoir ce dont je pourrais me souvenir en cherchant tous les détails possibles sur la vie de l'Original. Oui, après tout, il s'agit du passé, n'est-ce pas ?

En réalité, le tout premier "vrai" souvenir que j'ai est de flotter dans une cuve rempli de liquide blanchâtre. Alors que l'on me faisait sortir de ma "cellule", tout un tas de connaissances jaillirent en moi. Je savais parler, marcher, effectuer des calculs...bref. Comme on pourrais le qualifier plus tard, "le kit du bon clone". Je me retrouvais ensuite dans un immense bâtiment, d'un blanc immaculé. Un homme en blouse blanche vint de voir et m'expliqua où j'étais, et ce que j'étais. La nouvelle fut un choc: j'avais cinq ans, et j'étais pourtant persuadé que j'étais sur Coruscant il y a un instant, dans le logement familial, en train de m'amuser avec Jaina...

Mais rien de tout cela ne restait. Les idées confuses, je suivais cet homme qui parlait de "complexe", "clones" et "Jedi". A ce mot, l'image d'oncle Luke m'apparut. Mais il n'était pas non plus. Au fur et à mesure que nous progressions dans des coursives blanches, nous rencontrions d'autres hommes en blouses, et des soldats. Ils avaient des armures blanches, et des fusil blaster comme dans les holo-films. Leurs casques me faisaient peur. Et à part les hommes en blouses et en armures, il y avait d'autres personnes. Je crois me souvenir de tante Mara, à un moment. Sa chevelure rougeoyante m'avait obnubilé lors de son passage, mais elle ne semblait pas m'avoir reconnu.

Pendant des années ensuite, mon quotidien se résumait à passer des test d'intelligence et d'aptitude physique. J'explorais le complexe, toujours accompagné. Je fis la connaissance de plusieurs autres "clones", terme que j'associais à "personnes" à l'époque. L'un d'entre eux était Alpha, un Jedi, comme tante Mara et deux autres personne que je ne connaissais pas. Dans ma tête cependant, je mis un jour un autre nom sur alpha : Kam Solusar. Mais je n'osais jamais partager avec qui que ce soit les souvenirs qui me venaient en tête, car personne ne semblait savoir qui j'étais. On m'appelait "Numéro 63", parce que j'étais le soixante-troisième essai de clonage du complexe. Peu de ces essais avaient réussi à survivre, d'après ce que j'avais cru comprendre. en effet, nous étions très loin d'avoir encore 62 autres clones dans le complexe.

Le complexe, je l'appris plus tard, était impérial. Les scientifiques prônaient la "gloire de l'Empire de la Main", sans que je comprenne parfaitement à quoi il faisaient allusion. Nous étions sur une Lune glacée, quelque part dans les régions inconnues, et nous nous faisions fournir en matériel et ressources via des transports impériaux, à peu près tous les mois. Je mûrissais lentement, apprenant et comprenant petit à petit que nous étions des projets sur lequel "l'Empire de la Main" comptait. Mais dans mes souvenirs, Han et Leia parlaient de cet Empire comme du Mal incarné, aussi je ne savais trop que penser. Docilement, j'effectuais ce que l'on me demandais, toujours à douter discrètement sans parveni à un avis arrêté.

Les scientifiques, de leur côté, voyaient que je réussissais les tests d'intelligence (très basiques) et de raisonnement logique. Ils en déduirent que je n'étais pas un échec et que je pouvais commencer à me déplacer librement, sans "chien de garde" à mes côtés. Un jour cependant, Alpha me prit à part, tandis qu'il n'y avait pas de scientifique ni de stormtrooper dans les parages, et me dit que les choses allaient changer. Que je ne devais pas avoir peur, et aider les "clones" contre les "oppresseurs". Alpha pouvait être très violent, parfois, et ayant peur qu'il s'acharne sur moi, j'avais accepté timidement. Je ne devais pas avoir plus de douze ans, à l'époque.

Puis, un jour, j'entendis des explosions. En me réveillant, j'avais vu en-dehors de ma chambre plusieurs corps qui jonchaient le sol. Tout autour de moi, j'avais l'impression de ressentir la colère, la peur. La folie...et Alpha. Il était partout autour de moi, je le sentais. Complètement terrifié, je m'étais enfuis dans les coursives. Peu importait où je fuyais : il y avait des morts partout. La rage dominait le complexe, et je courais comme je pouvais pour échapper à cette folie. Finalement, je tombais sur le hangar ; au travers de l'immense baie, je voyais la neige tomber, et pour la première fois, je me demandais où j'étais. Qui saurais ce qui se passe ici ? Viendrait-on nous sauver ? Je n'en savais rien.

Un tir de blaster jaillit d'une coursive adjacente. Je me jetais au sol, et vis dans cette direction Alpha qui repoussait à lui seul plusieurs dizaines de stormtroopers. Derrière ces derniers, des scientifiques essayaient de s'enfuir, via le seul et unique transport du mois. Je pensais que c'était bien grâce à celui-ci que Alpha comptait nous sauver; aussi, pour éviter la fusillade et m'assurer que nous allions nous échapper, je montais à bord du transport, et me cachais dans le compartiment où étaient encore entassés les conteneurs de nourritures et fournitures médicales.

Je ne me souviens pas combien de temps je restais à me cacher là. Peut-être juste quelques minutes, peut-être plusieurs heures...et au bout d'une éternité, le vaisseau décola. Je n'avais pas osé sortir de la soute, car une partie de mon esprit craignait que Alpha ait échoué, ou que les scientifiques et les stormtroopers aient parvenus à s'enfuir. Je m'endormis pendant le voyage, malgré mes nerfs à vifs et ma peur viscérale. Dans ce sommeil, je vécu des souvenirs de Jacen Solo, et notamment une partie de son éducation à l'académie Jedi. Je me réveillais toujours dans la soute du vaisseau, et y restais caché, terrorisé par ce que j'avais vu au complexe. Je me servais dans les stock de nourriture, avant de refermer chaque conteneur, afin que personne ne sache que j'étais là, mangeais, et retournais me cacher au plus profond de la soute, où je me rendormais rapidement.

Pendant près d'une dizaine de jours, je vécu ainsi. Et finalement, le vaisseau fut secoué de part en part. Ma mémoire me dit que c'était dû à une entrée dans une atmosphère, mais je restais paralysé par la peur. Pendant ces dix jours, j'avais plus vécu la vie de Jacen Solo que la mienne, ce qui a certainement réduit mon traumatisme. L'atterrissage se fit en finalement en douceur, et je me réjouissais de pouvoir enfin m'enfuir une fois que les autres habitants du vaisseau aient débarqué. Dans ma hâte, j'étais devenu imprudant, et avait renversé un des conteneurs. Aussi, quand j'entendis les pas particuliers d'un stormtrooper se rapprocher de ma cachète, je me mis à prier. Je savais qu'il allait me tuer s'il me voyait, aussi m'étais-je calé dans le recoin le plus sombre. Mais il parvint quand même jusqu'à moi.

Je tremblais comme une feuille, certain que ma dernière heure était arrivée. Mais lorsque je levais un regard brouillé par les larmes vers le casque impitoyable, je vis qu'il cherchait quelque chose. Son regard passait sur moi sans me voir, et il s'en alla après une fouille systématique de toute la soute. Sur le coup, je ne comprenais pas comment il avait fait pour ne pas me voir, mais j'avais quand même un héritage pour m'aider. Après une heure, plus personne n'était dans le vaisseau, et mon coeur avait retrouvé un rythme normal. Je m'enfuyais en silence du vaisseau, en me trouvant perdu au milieu d'un spatioport gigantesque.

Complètement perdu dans une mégalopole plusieurs centaines de fois plus large que le complexe, seule la mémoire génétique me permettait de ne pas paniquer. L'air avait quelque chose de familier, et je su que j'étais dans l'astroport de Corellia. Mes déambulations ne me menèrent nulle part, mais au moins ne croisais-je aucun impérial. avec le temps, je comprends pourquoi nous avions atterrit sur cette planète : encore fraichement sorti d'une crise contre le régime en place, Corellia était un refuge de choix pour la plupart de ceux qui voulait garder profile bas sans avoir à voyager jusqu'à Nar Shadda ou un des mondes de la bordure extérieure.

Après plusieurs heures, je parvin à m'épuiser, complètement abattu. C'est alors qu'un jeune homme m'accosta, et m'indiqua un hangar. Etrangement, je trouvais ses propos pleins de sens, et j'obéis quand il me demanda d'y entrer et de prendre le vaisseau qui s'y trouvait. A peine m'étais-je installé dans le siège du pilote que le pilote automatique s'était enclenché, et je vis les étoiles remplir à nouveau la verrière. Mes esprits me revinrent à ce moment, et je me demandais comment j'avais pu accepter d'un inconnu de monter dans une aile X. Intrigué, je regardais le tableau de bord, sans vraiment comprendre l'utilité de chaque bouton.

Mais je m'étais toujours débrouillé dans les simulations de pilotage du complexe, aussi m'étais-je persuadé que je saurais me débrouiller avec les commandes. C'est en cherchant à débrancher le pilote automatique que le panneau de communication avec l'unité R du vaisseau s'enclencha; ce dernier s'indigna de ne pas trouver son légitime propriétaire aux commandes, et m'ordonna de me rendre aux forces de l'ordre pour vol. Je coupais rapidement la transmission alors qu'il me récitait les peines encourues par les lois de Coruscant pour mon crime, mais asorbé comme j'étais, je n'entendis que trop tard le sifflement caractéristique d'un hyperpropulseur en charge. J'écarquillais les yeux de surprise, alors que les étoiles commençaient à s'étirer devant moi, et un mauvais pressentiment me pris.


Dernière édition par Darth Slayer le Dim 29 Aoû 2010 - 17:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Jacen Bluegrave (N°63)   Jacen Bluegrave (N°63) EmptyMer 30 Juil 2008 - 20:34

A ce moment précis, les mots qui étaient murmurés furent hurlés dans mon esprit.
Zonama Sekot!
Et alors que les étoiles s'étiraient, au lieu de trouver un vortex hyperspatial comme ceux des simulations, une immense boule noire apparue au milieu de la blancheur. Le vaisseau trembla de toutes parts, et les commandes ne répondaient plus. Le manche à balais me sautait dans les mains, tandis que l'enfer me balançait contre les parois de l'intérieur du vaisseau sans que je comprenne ce qu'il se passait. Je regardai à nouveau droit devant: la boule avait grossi. Je fermai les yeux, attendant le crash, et la mort...
Mais au lieu de cela, le vaisseau fut violemment secoué et ma tête heurta le tableau de bord. Je sombrai dans l'inconscience alors que des sirènes se mettaient à hurler...

- Où...où suis-je ?
- Quelque part entre le conscient et l'inconscient.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis Jacen...


Je me réveillai doucement, la tête sonnant comme une cloche.

- Argh... mais qu'est-ce qui s'est passé?

L'écran traducteur était allumé.
Nous sommes sortis de l'hyperespace après une alerte critique. Cet évènement n'a pas d'antécédent dans mes archives. Je vous prie de vous poser sur le système le plus proche et de quitter le vaisseau après en avoir donné sa localisation à son propriétaire légitime.

Je n'en croyais pas mes yeux. Un droïde me donnait des ordres ?

- Primo, je l’avais deviné qu’on a subi un accident dangereux. Secundo, ou tu m'obéis ou je te démantèle. Compris ?

Pas de réponse.

- Et attend. Comment ça un accident dans l'hyperespace ? Que s'est-il passé exactement? On devrait être morts! Et c'était quoi cette grosse boule?

Réponses indisponibles.

Oulà...
Je regardais le tableau de bord. Un impact ensanglanté était présent entre le bouton de communication et le contrôle des boucliers bâbords. Je me tâtais le front: mes doigts se couvrirent d'un peu de sang. Ca ne devait pas être trop grave... J’examinai ensuite plus attentivement les commandes. Presque plus rien ne marchait. Les boucliers étaient hors service ; trois moteurs sur quatre l'étaient aussi, le générateur d’hyperdrive ne semblait même plus présent dans le vaisseau… Seul l’écran traducteur fonctionnait encore, avec quelques systèmes de survie.

Je tentais un appel à l’aide, mais les communications étaient elles aussi hors d’usage. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre. Soudain, l’unité R4 s’excita.
Vaisseau cargo à proximité ! Celui-ci envoie des messages, mais la console de communication étant hors service, je ne peux leur répondre. Ils vont prendre le vaisseau dans leur soute.
Je cherchais des yeux ledit cargo, mais ne voyait rien. Faut dire, difficile de voir quelque chose dans le vide noir…

- Tu en es sûr ?

Affirmatif.

Le vaisseau fut à nouveau secoué alors qu’un rayon tracteur se mettait en marche.
Je me demande si j’avais épuisé tout mon compte chance pour une vie où deux avec cette journée…
Quelques minutes plus tard, j’étais dans une soute quelque peu bizarre, mais néanmoins spacieuse. Je ne reconnaissais pas le design de ce vaisseau.
J’ouvrais mon cockpit tant bien que mal (traduction : avec des jurons et en frappant la verrière jusqu’à ce qu’elle s’ouvre), et fit face à l’équipage. Ma première pensée fut sur leurs vêtements. Quelle était cette mode ? Je ravalai mes commentaires, car j’étais toujours couvert par la combinaison blanche des clones…
Celui qui semblait être le capitaine s’approcha de moi, et commença à me parler en basic, quoiqu’avec un fort accent…

- Salutations, et bienvenue sur notre vaisseau, l’Azure Moon. Nous avons vu votre vaisseau à la dérive, et comme vous ne répondiez pas, on a cru un instant que vous étiez mort.
- Salut à vous aussi. Pendant un bon moment, j’ai moi aussi cru avoir passé l’arme à gauche…merci de m’avoir récupéré.

Ils se regardèrent. Peut-être ne sont-ils pas habitués à mon accent ?

- Très bien. Nous faisons route vers Corelia, nous pourrons vous déposer là-bas. Nous ne demandons rien en retour, sauf votre coopération durant le trajet. Nous y serons d’ici trois heures.
- Comment ? Mais j’en viens ! Je suis resté si longtemps dans l’hyperespace ?

Quelque chose tomba de mon chasseur, dans une cacophonie de bruits métalliques.
R4.
Mon vaisseau « emprunté » n’est plus qu’une épave maintenant… et je reviens là d’où je viens. Ma situation n’est pas brillante.
L’astrodroïde couina. Heureusement, je n’avais pas besoin de traducteur. J’ai eu l’occasion d’apprendre le langage binaire dans le complexe.

- Seulement quelques minutes d’après ton horloge ? Il me semblait pourtant t’avoir débranché !
- Quel est ce modèle d’astromécano ? Un dernier cri ?

Je le regardai. Il se moquait de moi ? Non, il avait plutôt l’air intéressé. Hum…
La boite de conserve m’expliqua que les données du vaisseaux ont été téléchargées dans le droïde juste avant la fermeture de plus de cinquante pourcent des systèmes, rétablissant son alimentation.

- De quelle série est ce droïde ?
- Une unité R4 d’Industrial Automaton.
- Industrial quoi ?

Je rêve ! Je suis dans un endroit encore moins évolué que Tatooïne ? Peu importe. J’abandonnais la conversation. Mon vaisseau étant complètement hors service, j’explorais le leur. J’arrivais dans la cabine de pilotage au moment où ils rentraient les coordonnées. J’examinai par-dessus leur épaule.

- Mais… ce ne sont pas du tout les coordonnées de Corelia !
- Bien sûr que si !
- Attendez… votre carte d’astronavigation est différente de la mienne. C’est étrange…

On me fit signe de sortir. Quelques heures plus tard, nous approchions réellement de Corelia, à ma grande surprise. On me laissa dans l’astroport de Coronet City, doté de mes vêtements, du tas de ferraille qu’était devenue l’aile X et de mon unité R4. Celle-ci ne voulait maintenant plus me quitter. D’après elle je devais prévenir le propriétaire légitime de ce qu’il était advenu de son vaisseau. Elle pouvait toujours rouler ! J’explorais donc à nouveau la ville. Mais quelque chose avait changé…

Quelque chose de fondamentalement…fondamental. Les vaisseaux n’étaient plus les mêmes. Les habits non plus. Les immeubles semblaient plus impressionnants, et plus nombreux. Des droïdes de modèles dont je n’avais même pas entendu parler progressaient au milieu des pilotes…
Je ne me sentais pas à ma place.
Déambulant et laissant le tas de débris fumant derrière moi, je remarquai qu’une personne me regardait depuis un moment. Quand il remarqua que je le fixai lui aussi, il s’avança vers moi, ses cheveux bruns mi-longs flottant au vent. Ses vêtements semblaient moins « étranges » que ceux des autres personnes. On aurait dit des toges Jedi, mais moins humble. Malheureusement, je ne pouvais pas voir son visage, caché derrière une capuche que la luminosité ambiante transformant en abîme d'obscurité.

- Bonjour Jacen.
- Comment connaissez-vous mon... ?
- Peu importe…suis-moi. Il faut que tu ailles à Coruscant.

Je le suivis vers une autre partie du spatioport, quelque peu désarçonné. Il me présenta un chasseur au profil vaguement apparenté aux ailes Y et A. Ses paroles aussi me paraissaient pleines de sens, et j'avais vraiment envie de lui obéir. Ses mots m'apaisaients quand il parlait.


- C’est un chasseur dont le maniement se rapproche le plus de ton ancien. Tu pourras mettre ton droïde dans la soute.
- D’accord. On peut ouvrir la soute dans l’espace ?
- Bien sûr, mais je te le déconseille.
- Pourquoi ?
- Il y a déjà d’autres choses dans la soute…tu en auras besoin là où tu vas. Et reste à Coruscant quelques temps. Quelqu’un viendra te voir.

Sans rien ajouter, l’inconnu disparu. Ouvrant la soute, je découvrais des habits presque identiques aux siens, ainsi que des vêtements civils. Tout était de ma taille.
Etrange…quoiqu’après tout ça, « étrange » est un mot dont le sens a radicalement changé, pour moi.
Après m’être changé, je fis monter l’unité R4 dans la soute, et la refermait manuellement.
Décidément, tout cela était trop étrange. Peut-être que je rêvais bien finalement. Demain, je me réveillerais dans le complexe, avec une fabuleuse histoire à raconter à tout le monde…
J’entrai dans le cockpit. Effectivement, les commandes étaient à peu près identiques. Je m’élevai dans les airs, les bips de l’astromécano atténué par le métal… J’utilisai les coordonnées de l’ordinateur de bord pour Coruscant. Celles-ci aussi différentes de celles que j’avais connues. Les étoiles s’étirèrent, cette fois-ci sans mauvais pressentiment. Seulement une sensation de déjà-vu…

Une fois sorti de l’hyperespace sans encombres (le voyage fut stressant : je sursautais à chaque fois que je croyais voir un tout petit point noir…), La Cité-Planète se dessina au travers de la verrière. Un moment plus tard, les autorités portuaires de Coruscant m’ayant identifié comme un chasseur Jedi, ils me donnèrent un vecteur d’approche pour le Temple. Lui non plus n’était pas comme dans les photos que j’avais vues dans le complexe. Nous avait-on nourris de mensonges ? Une fois sur place, je fus l’objet de beaucoup de curiosité. Mon accent était inconnu, je disposai de bures et d’un vaisseau Jedi sans être dans les banques de données du Temple et, pour la Galaxie entière, je n’existai pas. Intrigué, je m’étais dirigé vers un des ordinateurs du Temple. La date du jour s’afficha…
Et je me retrouvais 991 ans dans le futur.

______________________

Je me réveillais doucement, dans des quartiers étranges. Bonne nouvelle, ce n'étaient pas ceux du complexe. R4 s’alluma dans un coin de la pièce.
Voilà trois jours que je suis chargé de votre surveillance. Vous vous réveillez enfin.
- Quoi ? Trois jours ? Et Coruscant ? Le Temple ?
Vous y êtes toujours. Des maîtres sont venus vous examiner. Ils disent que vous pouvez être Jedi, mais que vous restez un mystère.

Je me têtais le front, puis le pouls. Mon coeur battait la chamade, sans que je comprenne vraiment comment tout ceci avait pu arriver. Avais-je vraiment...voyagé dans le temps...?

Au fait, je tenais à vous dire que j’ai rebaptisé votre vaisseau Jedi. Il se nomme désormais Dark Slayer.


L'étrange phénomène me passa plusieurs centaines de mètres au-dessus de la tête. J'essayais de comprendre, sans y parvenir. Puis, j'abandonnais finalement, conscient que j'avais peut-être été trompé pendant mon apprentissage au complexe. Peu après mon réveil, les maîtres Jedi du Temple reconnurent la Force en moi et, malgré mon âge, ils m'acceptèrent comme padawan. J'entrai donc à l'académie Jedi. Les cours se déroulèrent au début sans encombres, mis à part que je progressais deux fois plus vite que les autres. A vrai dire, à chaque nuit, je vivais des expériences sur la Force au travers des yeux de Jacen Solo. L’expérience de deux hommes…

De ce fait, mes compétences au sabre furent rapidement remarquées, mais un des maîtres voulut de moi pour l'aider concernant les cours sur les pouvoirs. Rapidement, je me mis à en maîtriser beaucoup. Le temps passait, et j'enseignai à d'autres padawans souvent plus âgés que moi. Parmi eux, un se démarquait du lot. Il vint me voir après les cours; j'étais encore très peu sûr de moi, et je cru que c'était pour donner des précisions sur un cours. Mais en fait, il me demanda de l'aider à s'entraîner pour certains pouvoirs. En échange, il me donna son nom.
Jad'den Korr

Peu après, je passais du premier coup et à 15 ans les épreuves pour être chevalier. A ce moment, Jad'den me défia en duel. Il ne disposait pas encore de sabre laser, comme moi, et le combat se déroula à mains nues et à l'aide de la Force. Durant ce combat, qui se solda par un match nul au milieu d'un terrain légèrement ravagé par la puissance que nous avions déchaîné, je me rendis compte qu'il était spécial. Comme moi. Ses facultés de récupération et d'utilisation des pouvoirs auraient pu surpasser les miennes si je ne disposais pas de l'entraînement intensif de deux personnes, et je me liai d'amitié avec lui. Faisant d'innombrable missions et entraînements avec lui, je le considérais bientôt comme la seule véritable famille que j'avais.

Quelques mois plus tard, il devenait chevalier à son tour, et nous construisîmes nos sabres à peu près en même temps. Pour le sien, il avait utilisé un des cristaux si spéciaux qu'il avait récupéré lors d'une mission. Ils les appelais Kaïdrins et semblaient ne réagir qu'avec lui. La couleur de sa lame et de ses cristaux changeait en fonction de son humeur. Mon sabre, plus simple, était néanmoins constitué de deux cristaux puissants : Pontite et Upari. Nous nous défiâmes à nouveau en duel, et cette fois-ci, il parvint à me défaire avec une remarquable facilité. Avec une curiosité toute particulière, je sentais qu'il fallait que je reste autour de lui. Peut-être que quelque chose de spécial allait arriver, et je voulais absolument être là quand ça allait arriver.

Après tout, mon passé pouvait attendre...
 

Jacen Bluegrave (N°63)

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